(You can choose or or both)

Saturday, February 12, 2005

De la liberté créative

(ATTENTION : coup de gueule + pavée potentiellement offensive pour les traumatisés de dictés)
Aujourd'hui, sous les effets de la fatigue, la langue de Madame a fourché, et elle a ainsi pondu un joli néologisme* que je partage avec vous - qui sait, peut-être fera-t-on avancer un petit peu la langue française ?

Psychatrice.

Pas mal eh ?

J'aurais beaucoup à dire sur les différences entre l'anglais et le français. En général j'ai un cœur plutôt socialiste, mais en matière de langue, je suis 100% libérale. Je ne vais pas vous livrer ici tout le contenu du doctorat, mais en gros ma thèse serait la suivante : la première fonction d’une langue est la communication et non pas la protection d’une identité nationale ou d’un patrimoine culturel.

L’anglais n’est pas raciste, et quand il trouve un mot dans une autre langue qui exprime quelque chose d’utile, il le fait sien, et ce sans état d’âme. Si quelqu’un invente un nouveau mot, ce n’est pas un péché cardinal, et son éventuelle place dans le dictionnaire dépendra uniquement de son ‘succès’ dans le monde anglophone.

La rigidité induite par le protectionnisme au sujet de la langue française ne peut jamais gagner face à la liberté d’adaptation de la langue anglaise. Le fait-même qu’on soit si à cheval sur ce qui "n’est pas français" enlève aux francophones toute liberté pour créer des mots qui pourraient ‘concurrencer’ l’anglais.

Puisque le langage est fait pour communiquer les gens se serviront automatiquement et inévitablement là où ils trouvent un mot qui communique leur pensée. Le temps qu’on ait pu pondre un équivalent français, et que celui-ci soit ‘autorisé’, c’est déjà beaucoup trop tard, et voilà un nouveau ‘anglicisme’ qui s’incruste.

L’anglais, en s’adaptant, s’enrichit ; Le français, en se crispant, rétrécit.

En gros, Toubon avait tout faux.

(PS. De toute façon, les puristes ne devraient pas s’en faire ; très souvent le soi-disant anglicisme est plutôt un frenchisation (baskets, footing, shampooing, relooker))

(*Google le trouve une fois, et c'est en anglais et une faute de frappe, alors je considère que ça ne compte pas).

(Note: this post has nothing to do with Baby, but a tiny bit to do with Bilingual)
This is a post about the difference (as I perceive it) between the approach to language in the English and French-speaking worlds.

Whereas in English, (once out of school) one has relative leeway to invent words or expressions which are useful to convey an idea, in French things are a lot more emotionally charged; one gets the impression that bad French isn't just bad grammatically, but bad morally.

My theory is that this protectionism with regards to the French language actually contributes to its decline. The lack of freedom to improvise means that people are more likely to borrow a word from another language than 'risk' creating a new word in French. Of course, in English, borrowing words from another language is accepted practice, but in French, even if it is commonplace, it is perceived as the French language losing ground, rather than claiming it.

Anyway, it's just my huppence worth, a coup de pied dans la formillère.

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